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Le label PEFC : garantie internationale pour une gestion forestière durable

Le Programme de reconnaissance des certifications forestières, plus connu sous son acronyme PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification), représente aujourd’hui la plus grande initiative de certification forestière au monde en termes de surface certifiée. Créé en 1999 par des propriétaires forestiers européens désireux de démontrer leur engagement envers des pratiques de gestion responsables, ce système s’est rapidement développé pour devenir un standard mondial. Le PEFC assure aux consommateurs que les produits portant son label proviennent de forêts gérées selon des principes de durabilité, conciliant préservation des écosystèmes, respect des communautés locales et viabilité économique des exploitations forestières.

Présent désormais sur tous les continents, le PEFC offre un cadre cohérent mais adaptable aux spécificités locales, permettant à des forêts de natures très diverses d’accéder à la certification.

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Histoire et fondation du PEFC

L’histoire du PEFC débute à la fin des années 1990, dans un contexte d’inquiétude croissante concernant la déforestation mondiale et la dégradation des écosystèmes forestiers. Contrairement au FSC créé quelques années plus tôt, le PEFC est né de l’initiative des propriétaires forestiers européens eux-mêmes, particulièrement ceux possédant de petites et moyennes surfaces.

Face à la nécessité de démontrer leur engagement pour une gestion responsable, mais confrontés à la difficulté d’appliquer des standards trop rigides sur leurs propriétés, ils ont souhaité développer une approche alternative, plus adaptée à la structure morcelée de la propriété forestière européenne.

La création officielle du système eut lieu en juin 1999 à Paris, lors d’une assemblée réunissant des représentants de onze pays européens. Initialement connu sous le nom de « Pan European Forest Certification », l’organisation a élargi son champ d’action au-delà du continent européen dès 2003, devenant alors le « Programme for the Endorsement of Forest Certification ». Cette évolution reflétait l’ambition de créer un réseau mondial de certification, tout en maintenant une forte adaptabilité aux contextes forestiers nationaux et régionaux.

Lire également : Certification FSC : une norme mondiale pour la gestion forestière responsable

Principes fondamentaux et critères de certification

La certification PEFC repose sur un ensemble de principes fondamentaux visant à garantir la durabilité de la gestion forestière sous ses trois aspects : environnemental, social et économique. Sur le plan environnemental, les gestionnaires forestiers doivent maintenir ou améliorer la biodiversité, protéger les sols et les ressources en eau, éviter l’utilisation de pesticides dangereux et préserver les fonctions écologiques des forêts. 

L’aspect social exige le respect des droits des travailleurs forestiers, la consultation des communautés locales et la prise en compte des usages traditionnels de la forêt. Concernant la dimension économique, la certification demande une planification de la gestion qui assure la viabilité à long terme de l’exploitation, tout en garantissant que les prélèvements de bois ne dépassent pas l’accroissement naturel de la forêt. 

Ces exigences générales sont ensuite déclinées en critères plus spécifiques, adaptés aux contextes nationaux par les organisations membres du PEFC. Cette approche « bottom-up » (ascendante) constitue l’une des particularités du système PEFC, permettant une meilleure prise en compte des réalités locales tout en maintenant un niveau d’exigence comparable à l’échelle internationale.

Forêt vue d'en haut

La structure organisationnelle du PEFC

L’architecture du système PEFC présente une structure à deux niveaux, associant une organisation internationale et des entités nationales. PEFC International, dont le siège se trouve à Genève, définit les exigences fondamentales du système et supervise la reconnaissance mutuelle des schémas nationaux de certification. Cette entité centrale est dirigée par un conseil d’administration représentant diverses parties prenantes : propriétaires forestiers, industries du bois, ONG environnementales et sociales, chercheurs… 

Au niveau national, chaque pays membre développe son propre système de certification, adapté au contexte local mais conforme aux exigences internationales. Ces systèmes nationaux font l’objet d’évaluations rigoureuses avant d’être reconnus par PEFC International, garantissant ainsi leur crédibilité et leur cohérence avec le cadre global. Pour illustrer cette structure, prenons l’exemple de PEFC France, qui a élaboré des standards spécifiques tenant compte des particularités de la forêt française, tout en respectant les principes généraux établis au niveau international. Cette organisation décentralisée permet une grande réactivité face aux enjeux locaux tout en maintenant une cohérence globale du système.

Le processus de certification et les types de labels

Le processus de certification PEFC comporte deux volets complémentaires : la certification de la gestion forestière et la certification de la chaîne de contrôle. Pour obtenir la certification de gestion forestière, les propriétaires ou gestionnaires doivent se soumettre à un audit initial réalisé par un organisme certificateur indépendant.

Cet audit vérifie la conformité des pratiques avec les standards PEFC applicables. Après l’obtention du certificat, des audits de surveillance sont menés régulièrement pour garantir le maintien de la conformité. La certification de la chaîne de contrôle, quant à elle, concerne les entreprises qui transforment, commercialisent ou distribuent des produits forestiers. Elle assure la traçabilité des matières certifiées tout au long de la chaîne d’approvisionnement, de la forêt jusqu’au produit final. Concrètement, le PEFC propose différents types de labels.

Le label standard garantit que le produit contient au minimum 70% de matières issues de forêts certifiées PEFC, le reste provenant de sources contrôlées. Des labels spécifiques existent également pour les produits intégrant des matières recyclées ou fabriqués exclusivement à partir de matériaux recyclés. Chaque produit labellisé porte un numéro de licence unique permettant sa traçabilité.

Forêt

L’étendue mondiale de la certification PEFC

Avec plus de 330 millions d’hectares de forêts certifiées répartis dans plus de 50 pays, le PEFC représente aujourd’hui le plus vaste système de certification forestière au monde en termes de superficie. Si le système a d’abord pris racine en Europe, où il reste particulièrement bien implanté, son expansion internationale s’est considérablement accélérée au cours des deux dernières décennies.

En Amérique du Nord, des systèmes nationaux comme le SFI (Sustainable Forestry Initiative) aux États-Unis et le CSA (Canadian Standards Association) au Canada ont été reconnus par le PEFC, intégrant ainsi des millions d’hectares de forêts nord-américaines dans le réseau mondial. En Océanie, la certification PEFC s’est développée à travers le Responsible Wood en Australie et le NZFCA (New Zealand Forest Certification Association) en Nouvelle-Zélande.

Des progrès significatifs ont également été réalisés dans des pays émergents comme le Brésil, l’Indonésie, la Malaisie et la Chine, où des systèmes nationaux ont été élaborés et reconnus par le PEFC. Cette expansion géographique témoigne de la capacité du système à s’adapter à des contextes forestiers très divers, des forêts boréales du nord de l’Europe aux forêts tropicales d’Asie du Sud-Est.

Voir aussi : FSC ou PEFC : comment choisir le bon label pour les forêts ?

Les bénéfices environnementaux de la certification PEFC

Sur le plan environnemental, la certification PEFC génère de nombreux bénéfices pour les écosystèmes forestiers.

La protection de la biodiversité constitue l’un des aspects les plus importants : les gestionnaires certifiés doivent préserver les habitats d’espèces rares ou menacées, maintenir un mélange d’essences forestières et conserver des arbres morts ou sénescents, essentiels pour de nombreuses espèces. La préservation des ressources en eau représente un autre enjeu majeur abordé par la certification.

Des zones tampons doivent être maintenues le long des cours d’eau pour limiter l’érosion et la pollution, tandis que le drainage des zones humides est strictement encadré. Concernant les sols forestiers, les techniques d’exploitation doivent minimiser leur compaction et leur dégradation, notamment en adaptant les périodes d’intervention et les types de machines utilisées. La certification PEFC limite également l’usage des produits chimiques en forêt, privilégiant les méthodes de lutte biologique contre les ravageurs et les alternatives aux herbicides.

Enfin, elle encourage le maintien des stocks de carbone forestier, contribuant ainsi à l’atténuation du changement climatique. Des études scientifiques comparant des forêts certifiées et non certifiées ont démontré des différences significatives en termes de conservation de la biodiversité et de protection des services écosystémiques.

L’impact social et économique de la certification

Au-delà des aspects environnementaux, la certification PEFC génère des bénéfices sociaux et économiques substantiels. Pour les travailleurs forestiers, elle garantit le respect des droits fondamentaux, des conditions de travail sécurisées et des rémunérations équitables. La formation professionnelle est également valorisée, contribuant à l’amélioration des compétences et à la professionnalisation du secteur.

Les communautés locales bénéficient de la certification à travers la reconnaissance de leurs droits d’usage traditionnels, comme la cueillette de champignons ou la chasse, ainsi que par leur implication dans les processus de décision concernant la gestion forestière. Sur le plan économique, la certification PEFC offre aux propriétaires et gestionnaires forestiers un accès privilégié à certains marchés, notamment dans la construction, l’ameublement et le papier, où la demande pour des produits certifiés augmente régulièrement.

Elle peut également faciliter les relations avec les parties prenantes locales en démontrant l’engagement du gestionnaire pour des pratiques responsables. Pour la filière bois dans son ensemble, la certification contribue à valoriser l’image du matériau bois comme ressource renouvelable et écologique, renforçant ainsi sa position face à des matériaux concurrents plus énergivores comme l’acier, le béton ou les plastiques.

La complémentarité avec d’autres initiatives de durabilité

La certification PEFC s’inscrit dans un paysage plus large d’initiatives visant à promouvoir la durabilité dans le secteur forestier. Elle présente des complémentarités avec d’autres démarches comme les réglementations sur le bois légal (RBUE en Europe, Lacey Act aux États-Unis), les politiques d’achats publics responsables ou encore les systèmes de construction durable comme HQE, LEED ou BREEAM.

Des synergies existent également avec les mécanismes de lutte contre le changement climatique, tels que REDD+ (Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation forestière) dans les pays tropicaux. Si le PEFC et le FSC (Forest Stewardship Council) sont souvent perçus comme concurrents, ces deux systèmes partagent en réalité de nombreux objectifs communs et peuvent être considérés comme complémentaires, répondant à des contextes forestiers différents. 

Le PEFC, avec son approche plus décentralisée et adaptable, s’avère particulièrement pertinent pour les forêts morcelées et les petits propriétaires, tandis que le FSC, avec ses exigences plus uniformes au niveau international, peut être préféré dans d’autres contextes. Certains pays, comme la France, présentent d’ailleurs une coexistence harmonieuse des deux systèmes, offrant aux propriétaires forestiers la possibilité de choisir celui qui correspond le mieux à leur situation.

Forêt embrumée

Les défis actuels et l’évolution future du PEFC

Malgré ses succès, le système PEFC fait face à plusieurs défis qu’il devra relever dans les années à venir. L’un des enjeux majeurs concerne la reconnaissance par les consommateurs : si le logo PEFC est largement présent sur les produits, sa signification précise reste méconnue du grand public comparativement à d’autres labels environnementaux.

Des efforts de communication et de sensibilisation sont nécessaires pour renforcer cette reconnaissance. L’adaptation au changement climatique constitue un autre défi crucial. Les forêts certifiées doivent développer leur résilience face aux perturbations croissantes (tempêtes, sécheresses, incendies, invasions de ravageurs), ce qui implique d’ajuster les pratiques sylvicoles traditionnelles.

Dans ce contexte, le PEFC fait évoluer ses standards pour mieux intégrer ces enjeux émergents. L’expansion dans les pays tropicaux, où les risques de déforestation sont particulièrement élevés, représente également un objectif stratégique pour l’organisation. Cela nécessite d’adapter le système à des contextes de gouvernance forestière parfois fragiles, tout en maintenant la rigueur nécessaire à la crédibilité de la certification.

Enfin, la digitalisation et les nouvelles technologies offrent des opportunités pour améliorer la traçabilité des produits et l’efficacité des processus de certification, domaines dans lesquels le PEFC investit actuellement.

Choisir des produits certifiés PEFC : l’impact du consommateur

Le choix de produits certifiés PEFC par les consommateurs représente un levier puissant pour encourager la gestion durable des forêts à l’échelle mondiale. Chaque achat devient un acte engagé qui soutient concrètement les propriétaires et gestionnaires forestiers investis dans des pratiques responsables.

La diversité des produits portant le label PEFC ne cesse de s’élargir, allant bien au-delà du bois de construction et du papier. On trouve désormais ce label sur des meubles, des jouets, des ustensiles de cuisine, des emballages alimentaires, des produits d’hygiène, et même sur certains textiles issus de fibres forestières comme la viscose ou le lyocell.

Dans le secteur de la construction, particulièrement gourmand en ressources, privilégier du bois certifié PEFC permet non seulement de s’assurer de l’origine responsable du matériau, mais aussi de bénéficier des qualités intrinsèques du bois comme matériau renouvelable et stockeur de carbone. Les marchés publics jouent également un rôle majeur dans cette dynamique, de nombreuses collectivités territoriales et administrations incluant désormais des critères de certification forestière dans leurs appels d’offres.

Cette demande croissante pour des produits certifiés crée un cercle vertueux, incitant davantage de propriétaires forestiers à rejoindre le système PEFC et à adopter des pratiques de gestion plus durables.

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