La restauration rapide : après la France, l'Europe s'attèle à l'interdiction des emballages jetables.
La restauration rapide est inondée d’emballages jetables, où des milliards de gobelets, couverts, boîtes et sacs en plastique ou en carton sont utilisés chaque année. Ces emballages représentent une source majeure de déchets et de pollution, portant atteinte à l’environnement et à la santé.
Consciente de cette problématique, la France a adopté en 2020 une loi interdisant les emballages jetables dans les fast-foods à partir du 1er janvier 2023. De son côté, l’Union européenne envisage également de réviser sa réglementation sur les emballages et les déchets d’emballages afin de restreindre l’utilisation du plastique à usage unique et de promouvoir l’économie circulaire.
D’après une étude réalisée par l’Ademe, les emballages représentent 40% de la quantité mondiale de plastique, dont la moitié est à usage unique. Malheureusement, ces emballages sont souvent mal triés ou jetés dans la nature, où ils se dégradent lentement en libérant des microplastiques qui contaminent les sols, l’eau et les organismes vivants.
De plus, les emballages jetables sont responsables de l’émission de gaz à effet de serre tout au long de leur cycle de vie, depuis leur fabrication jusqu’à leur élimination.
En France, les emballages jetables génèrent environ 4,5 millions de tonnes de déchets chaque année, dont une partie provient de la restauration rapide.
L’interdiction des emballages jetables dans les fast-foods en France
La France a été le premier pays européen à adopter une loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, connue sous le nom de loi AGEC, en février 2020. Cette loi a pour objectif de réduire la production et la consommation de déchets, en particulier en interdisant les plastiques à usage unique.
Parmi les mesures clés de la loi AGEC, on trouve l’interdiction des emballages jetables dans les fast-foods pour les repas consommés sur place à partir du 1er janvier 2023. Les restaurants rapides doivent alors proposer des contenants réutilisables ou consignés aux clients qui mangent sur place, tout en favorisant le réemploi ou le recyclage des emballages pour les ventes à emporter.
Cette mesure concerne environ 10% des repas servis dans les fast-foods, soit plus de 300 millions par an.
Le projet de révision du règlement européen sur les emballages
Depuis 1994, l’Union européenne dispose d’un règlement sur les emballages et les déchets d’emballages, fixant des objectifs de prévention, de réutilisation, de recyclage et de valorisation. Actuellement en révision dans le cadre du pacte vert pour l’Europe, ce règlement vise à faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre d’ici 2050.
L’Union européenne travaille actuellement sur une révision de son règlement relatif aux emballages et aux déchets d’emballages (PPWR). Parmi les mesures envisagées, on trouve l’interdiction des contenants jetables pour le service à table dans les hôtels, les cafés et les restaurants du Vieux continent. Cela signifierait la fin des gobelets en plastique, des boîtes en carton et des sachets en papier, qui pourraient bientôt disparaître.
Cette mesure concerne l’ensemble du secteur de l’hôtellerie-restauration, mais elle aura un impact particulier sur la restauration rapide, qui devra revoir ses pratiques. En effet, si les emballages jetables sont supprimés, il faudra opter pour de la vaisselle réutilisable. Au lieu de tout jeter à la fin du repas, il faudra collecter et laver les verres, les couvercles, les assiettes, les boîtes et les couverts après leur utilisation par les clients qui consomment sur place. Il s’agit d’une transformation majeure pour un secteur dont le modèle économique repose depuis longtemps sur les emballages en papier, en plastique ou en carton.
A quand la fin du jetable dans l’UE ?
La Commission européenne a initialement proposé d’interdire ces pratiques à partir du 1er janvier 2030. Cependant, depuis lors, le texte a suivi son parcours à travers les différentes institutions de l’UE, notamment le Parlement européen, qui a proposé de nombreux amendements. À la mi-juin, la présidence suédoise du Conseil de l’Union européenne a présenté un compromis fixant un délai de trois ans après l’entrée en vigueur du règlement.
Cependant, l’adoption du texte n’est pas encore certaine. La nouvelle présidence espagnole du Conseil de l’UE ne l’a pas inclus parmi ses principales priorités, et les prochaines élections européennes de mai 2024 approchent rapidement. Si le texte n’est pas approuvé avant le début de l’année (à la fois par le Parlement et le Conseil de l’UE, qui partagent le pouvoir législatif), il sera reporté à la prochaine législature. De plus, tous les États membres ne sont pas encore unanimes, certains pays, comme l’Italie, étant réticents.
Malgré ces incertitudes, des discussions intenses sont en cours au sein de l’Union européenne afin de parvenir à un consensus. Les ministres des États membres se réunissent régulièrement pour discuter des questions liées à ce règlement ainsi que des amendements proposés par le Parlement européen. Les débats sont animés et les différentes positions sont mises en avant, ce qui souligne l’importance de cette question pour les pays membres.
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Au-delà de l’article 22 qui interdit les emballages jetables pour la consommation sur place, l’article 26 est également en ligne de mire. Celui-ci établit des objectifs pour l’utilisation d’emballages réutilisables pour les plats à emporter (80% des boissons et 40% des aliments d’ici 2040 dans le texte original non amendé), une mesure bien plus complexe à mettre en œuvre.
Bien que les fast-foods risquent d’attirer l’attention médiatique, l’Europe prépare en réalité une véritable révolution des emballages pour la prochaine décennie, bien plus ambitieuse qu’il n’y paraît. Cette initiative audacieuse de l’Europe témoigne de sa volonté de prendre des mesures concrètes pour réduire les déchets liés aux emballages.
En encourageant l’utilisation d’emballages réutilisables, l’Europe s’engage à créer un avenir durable et à protéger notre environnement pour les générations futures. Cette transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement est essentielle pour préserver notre planète et assurer un avenir meilleur pour tous.
Les solutions alternatives aux emballages jetables
Face aux enjeux environnementaux et sanitaires liés aux emballages jetables, existent des alternatives plus durables et respectueuses de la planète.
Parmi celles-ci, on peut mentionner :
Les emballages réutilisables, fabriqués à partir de matériaux durables tels que le verre, le métal ou le silicone. Ils peuvent être lavés et réutilisés à plusieurs reprises, limitant ainsi la production de déchets. Cependant, leur circulation nécessite un système de consigne ou de retour.
Les emballages biodégradables, fabriqués à partir de matériaux d’origine végétale ou animale tels que le papier, le carton, le bois, le bambou, les algues ou la cire d’abeille. Ils sont compostables et exempts de substances chimiques. Toutefois, ils peuvent avoir un impact sur la déforestation ou la concurrence alimentaire.
Les emballages comestibles, fabriqués à partir d’ingrédients alimentaires tels que l’amidon, le sucre, la gélatine ou la protéine. Ils sont biodégradables et peuvent être consommés après avoir servi de contenant. Cependant, ils ont une durée de vie limitée et peuvent se dissoudre ou se ramollir au contact des liquides.
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